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Tenant un pinceau

biographie

Née à Santiago du Chili, Elfriede Fett grandit dans une famille multiculturelle qui reconnaît très tôt en elle une sensibilité artistique singulière. Son père, amateur d’art éclairé, l’encourage dès l’enfance à explorer la peinture. Très jeune, elle se passionne pour le dessin, la couleur, les formes — un élan créatif qui ne la quittera plus jamais.

 

En 1986, elle quitte le Chili pour s’installer dans le sud de la France, attirée par la lumière éclatante et les couleurs vibrantes de la Provence. Ce changement de décor est une révélation. Il marque un tournant décisif dans son parcours artistique. Autodidacte passionnée, elle expérimente librement différents courants picturaux avant de trouver dans l’abstraction le langage qui correspond le mieux à son besoin de liberté. Parmi ses influences, Cy Twombly occupe une place particulière.

Pendant ces années en France, tout en menant une brillante carrière de décoratrice d’intérieur et de créatrice de mobilier, Elfriede invente un hétéronyme : Eduardo Fett. Portant les mêmes initiales qu’elle, ce double fictif devient sa présence parallèle dans le monde. Bien que nourri d’éléments empruntés à sa propre biographie, Eduardo reste insaisissable, flottant entre le sud de la France et l’Italie, sans jamais pouvoir être véritablement localisé. Ce procédé rappelle celui utilisé par Liliana Porter, Luis Camnitzer et Guillermo (...) au sein du New York Graphic Workshop, avec la création du personnage imaginaire Juan Trepadori — un artiste fictif, soi-disant né au Paraguay et vivant à Lisbonne, qui leur permettait de signer collectivement des œuvres tout en finançant, grâce aux ventes, des bourses pour jeunes graveurs.

Pour Elfriede, Eduardo Fett est un terrain de liberté : il lui permet d’explorer tous les styles, de jouer avec les influences, d’inventer sans les limitations liées à son identité propre.

Aujourd’hui, pour la première fois, elle réunit ses identités multiples à travers un médium fondateur : l’encre de Chine, qui fut son premier contact véritable avec l’art. À l’âge de douze ans, clouée au lit par un plâtre, son père lui offre un professeur exceptionnel : Peter Chen, un peintre chinois vivant au Chili, qui l’initie à l’art de la peinture à l’encre selon la tradition orientale. Pendant des années, il lui fait dessiner inlassablement la même roche, sous des angles et des échelles toujours différents. Cette formation rigoureuse forge autant sa technique que sa sensibilité. Plus encore, l’homme derrière l’enseignant, captivant et bienveillant, marque profondément l’adolescente.

Éprise de voyages, avide de rencontres et de découvertes culturelles, Elfriede — ou Frida, comme elle se fait parfois appeler — parcourt l’Europe, découvre l’Afrique noire, les Caraïbes, notamment les îles Saint-André et Sainte-Marguerite. Fidèle à ses racines sud-américaines, elle retourne aussi explorer le Chili, le désert d’Atacama, la Terre de Feu, ainsi que l’Argentine, le Costa Rica et le Mexique. Chaque lieu visité, chaque son entendu, chaque lumière captée nourrit à la fois sa peinture et son personnage d’Eduardo Fett. Ses inspirations sont multiples, mais la nature occupe une place centrale — avec ses paysages changeants et sa force évocatrice.

 

Toutes les saisons l’inspirent : l’hiver et sa lumière rasante, l’été et ses flamboyances, les couchers de soleil, les vents, les silences.

La musique, elle aussi, l’accompagne depuis toujours. Comme la peinture, elle est un vecteur d’émotion. Elfriede y puise des sensations qu’elle transpose discrètement sur la toile, par touches sensibles. Pour elle — pour Eduardo — l’inspiration est partout, continue, intense.

 

Ses œuvres dégagent une énergie saisissante. Elles capturent la lumière à travers des compositions audacieuses, des perspectives inattendues, des volumes libérés du réalisme. Son style, affranchi de toute référence visuelle directe, explore un univers vaste et sans frontières.

 

Elle expose régulièrement à Paris, Bruxelles, Marseille, et participe à de nombreux salons en France et en Europe. Aujourd’hui, ses œuvres séduisent des collectionneurs aux quatre coins du monde. Préférant l’ombre à la lumière, Elfriede-Eduardo Fett ne cherche jamais à occuper le devant de la scène. Mais grâce à la richesse et à la diversité de son œuvre, chacun peut apprendre à découvrir ses multiples visages…

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